Méditer c’est nourrir une attitude d’accueil par rapport à la vie et développer la capacité de voir les choses telles qu’elles sont. J’utilise le mot voir à dessein, ce qui est différent de juger. L’exercice est de quitter l’habitude, l’automatisme de vouloir tout classifier « ça c’est bon, ça ce n’est pas bon, ça c’est bien, ça ce n’est pas bien, ça c’est agréable, ça c’est désagréable, ça c’est ce que je veux, ça je ne veux pas ».
Quand la vie présente des événements, des personnes, des circonstances, le premier réflexe est encore trop souvent de juger.
Ce jugement conditionné empêche de voir les choses et de les vivre. L’idée, l’opinion prend la place de l’expérience, parfois totalement. C’est une forme de séparation par rapport à ce qui est, elle fait obstacle à la compréhension profonde des choses.
Cette habitude de classifier nourrit la dualité plutôt qu’un état paisible. Quand ce qui se passe à l’extérieur n’est pas en accord avec l’idée de « comment cela devrait être », ce qui est très fréquent, la personne entre en conflit. Celui-ci se perpétue à l’intérieur et s’enregistre pour conditionner de futures expériences.
Les conflits intérieurs lorsqu’ils ne sont pas vus et dénoués consciemment se cristallisent dans le corps et viennent impacter notre santé physique.
Une pratique assidue de la méditation permet de quitter ce fonctionnement pour développer une posture d’observateur, équanime. C’est là que nous posons les fondations d’un centre stable et paisible à l’intérieur de nous.
Et si nous changions de lunettes pour voir les choses telles qu’elles sont?